L'arrivée des étrangers - les 500 dernières années
« L'onde de choc » Tomson Highway, dans The Dispossessed, de Geoffrey York Il y a près de 1000 ans, les Autochtones ont pour la première fois vu des visiteurs européens sur les rivages de l'océan Atlantique. Depuis, les rencontres entre Autochtones et Européens ont eu lieu à des moments différents, dans diverses régions du continent. Elles sont commémorées par des objets, des inscriptions dans la pierre, des récits communautaires et des journaux de voyageurs.
Quand Autochtones et Européens se sont rencontrés, ils se voyaient de points de vue culturels entièrement distincts. Toutefois, l'échange de biens et de salutations, l'hospitalité et les transactions mineures de la vie quotidienne les rapprochaient. Chacun tenait pour acquis qu'ils avaient en commun des idées fondamentales telles que la nature de la terre et la place de l'être humain sur la planète. Maintenant, des siècles plus tard, leurs descendants s'efforcent de mieux se comprendre les uns les autres. Les répercussions de leurs perspectives culturelles différentes devenant claires, les rencontres se poursuivent à un niveau nouveau et plus profond. Côte atlantiqueLes Micmacs ont préservé le souvenir de leur rencontre avec des Européens dans un récit cent fois raconté. Avant la venue de l'homme blanc, une jeune fille micmaque avait rêvé qu'une petite île flottait vers la terre. Sur cette île, il y avait des arbres nus et des hommes - l'un portait des vêtements en peaux de lapin blanc. Elle avait raconté son rêve aux sages, mais ils n'ont pu en expliquer le sens. Le lendemain à l'aube, les Micmacs ont vu une petite île près du rivage, comme dans le rêve de la jeune fille. Sur les branches nues des arbres, des ours grimpaient. Les gens saisissaient leurs arcs et leurs flèches pour tirer sur les ours. À leur stupéfaction, les bêtes étaient des hommes. Certains ont mis à l'eau un étrange canot dans lequel ils ont sauté, puis pagayé jusqu'au rivage. Un de ces hommes, vêtu d'une robe blanche, s'est approché, faisant des signes de paix et de bonne volonté. Levant la main, il montrait les cieux. Version de Stephen Augustine à partir du texte de Silas Rand dans Legends of the Micmacs, 1894 Territoires du nord-ouestDes Dènès ont rencontré l'explorateur Samuel Hearne le 22 juin 1771, près de l'emplacement actuel de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Hearne a écrit dans son journal : « Comme j'étais le premier [Blanc] qu'ils aient jamais vu et, selon toute probabilité, peut-être le dernier, il était curieux de les voir s'agglutiner autour de moi et m'examiner de la tête aux pieds avec le même intérêt qu'un naturaliste européen apercevant un animal jusque-là inconnu. Ils [...] m'ont considéré comme un être humain parfait, sauf pour la couleur des cheveux et des yeux : ceux-là, disaient-ils, évoquaient le poil teint d'une queue de bison, et ceux-ci, étant clairs, ceux du goéland. La blancheur de ma peau n'était guère pour eux particulièrement belle, car ils disaient qu'elle leur rappelait de la viande trempée dans l'eau jusqu'à ce que tout le sang en soit sorti... » « L'histoire de notre peuple doit être racontée. Il nous faut présenter avec exactitude ce qui s'est produit dans le passé pour qu'on puisse y faire face dans l'avenir... je n'aime pas ce qui s'est passé au cours des 500 dernières années. On n'y peut pas grand-chose. Alors qu'allons-nous faire pour les 500 prochaines années? Pour les dix prochaines années? » Georges Erasmus, « Discours sur les festivités prévues pour 1992 », Canadian Forum
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