À L'Assaut
– «Vas vite chercher le lieutenant!», dites-vous à Henri qui, après un simple hochement de la tête, disparaît dans la nuit.
Il se passe, vous semble-t-il, une éternité avant qu’il revienne, accompagné du lieutenant Denonville et d’une demi-douzaine d’hommes armés de fusils et de grenades.
– «Où l’avez-vous vu?» demande le lieutenant d’un ton animé.
Vous pointez le doigt dans une direction générale et observez le visage du lieutenant, attendant qu’il confirme votre impression. Au bout de pas moins de 30 secondes à fouiller le No Man’s Land du regard, le lieutenant vous regarde, puis Henri, et hoche simplement la tête.
– «Peux pas voir» marmonne-t-il. «Je ne peux rien distinguer dans cette foutue noirceur. On va quand même vérifier. Je vais envoyer une fusée éclairante.»
Quelques instants plus tard, le lieutenant Denonville charge le canon du pistolet lance-fusées, le pointe directement au-dessus de vos têtes et tire, envoyant dans le ciel une fusée qui semble illuminer le secteur entier. Au même moment, Henri et vous scrutez le No Man’s Land et le balayez rapidement des yeux pour repérer tout signe de vie.
Ce n’est qu’alors que vous remarquez une grande feuille de métal tordue et déchirée flottant dans la froide brise hivernale, dans le paysage désolé et plein de cratères.
– «Je soupçonne messieurs que le «reflet» que vous avez vu n’était guère qu’un grand morceau de métal» vous reproche le lieutenant Denonville tandis que la fusée éclairante finit de se consumer. «Le ciel nous préserve de ce que vous preniez un tronc d’arbre pour le Kaiser!», ajoute-t-il en vous tournant le dos, repartant à ses tâches avec ses hommes.
À la fois abattu et soulagé, vous reprenez vos activités avec Henri et vous concentrez sur la plus urgente d’entre elles, qui consiste à ne pas geler.