À L'Assaut

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Vous avancez le long des tranchées, faisant de courtes pauses pour vous mettre à couvert lorsqu’un obus passe au-dessus de vous en sifflant. À votre grande surprise, le bombardement est de très courte durée et prend fin avant même que vous ayez pu atteindre votre propre abri.

Les hommes, par centaines, sont sortis des abris et se tiennent sur les marches de tir. Partout, vous pouvez entendre le bruit des fusils que l’on armer et des mitrailleuses que l’on charge en prévision de l’inévitable attaque. Le lieutenant Denonville lui-même a dégainé son revolver et, vous apercevant, vous fait signe de prendre votre position le long de la ligne. Empoignant votre fusil, vous vous postez derrière le parapet et attendez que la bataille commence.

Ce n’est que pendant l’interminable attente que vous avez le temps de vous rappeler votre ami Henri. Un autre mort. Un autre ami perdu à jamais. Vous envisagez avec tristesse le jour lorsque sa femme et sa famille apprendront la nouvelle.

– «Ils arrivent!» crie quelqu’un plus loin, vous tirant de votre torpeur.

Vous jetez un coup d’oeil au-dessus du parapet et apercevez de longues files d’hommes avançant vers vous. Baïonnette fixée au bout de leur fusil, des milliers d’Allemands avancent d’un pas régulier et lent. Cependant, ainsi à découvert, ils ne sont qu’un troupeau mené à l’abattoir. Un lourd silence s’abat sur le No Man’s Land alors que les Allemands ne sont plus qu’à quelques dizaines de mètres.

Juste comme ils atteignent l’entremêlement de barbelés, devant votre tranchée, toutes les mitrailleuses et tous les fusils se mettent à cracher leurs munitions, tout au long de la ligne. La pluie meurtrière des balles fauche les attaquants, comme une lame l’herbe. Ils tombent par vagues sous le feu meurtrier.

Quelques Allemands trouvent le moyen de grimper les barbelés et de jeter des grenades dans vos tranchées. Les explosions qui s’ensuivent détruisent un poste de mitrailleuse proche,  tuant tous les hommes qui l’entouraient.