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Une image d'une personne sur un écran vert à Ottawa, près du Musée canadien de la guerre.

Entretien avec Andrew Burtch (Ph. D.), historien, Musée canadien de la guerre

Publié

14 déc. 2023


1. Qu’est-ce qui vous a amené à devenir historien?

Plus jeune, j’ai appris que mon arrière-grand-père, William Hayes, avait été tué lors de l’explosion de Halifax, en 1917. Mon grand-père était encore enfant à l’époque. Ce sont ces récits qui ont éveillé mon intérêt pour l’histoire.

2. Parlez-nous de votre spécialité.

Ma spécialité, l’histoire militaire de l’époque de la guerre froide, me vient en partie de l’histoire de ma famille. Comment se préparer à un évènement aussi terrible que l’explosion de Halifax, mais à l’échelle catastrophique d’une guerre nucléaire? J’ai tenté de répondre à cette question dans mon premier livre, Give Me Shelter: The Failure of Canada’s Cold War Civil Defence (Donnez-moi un refuge : L’échec de la défense civile canadienne pendant la guerre froide). Il s’agissait d’un point d’entrée intéressant dans l’histoire militaire plus générale de la guerre froide, qui est aussi plus contemporaine, que j’étudie aujourd’hui.

3. Quel a été votre rôle dans l’élaboration de la nouvelle exposition du Musée canadien de la guerre, Jeux de guerre?

Au fil des années, j’ai observé des groupes étudiants se rassembler autour des armes légères exposées au Musée et débattre des mérites des différentes armes. Lorsque je les ai approchés, les gens qui les composaient m’ont confié que leur première expérience de ce type d’armes et de l’histoire militaire s’était faite en jouant à des jeux vidéos, tels que Call of Duty. J’ai alors envisagé d’explorer les liens entre la guerre, les jeux et les activités ludiques, ce qui a abouti à cette exposition qui analyse les répercussions professionnelles, personnelles et culturelles des jeux de guerre à travers l’histoire.

Un homme en costume et cravate debout devant le Musée canadien de la guerre à Ottawa.

Andrew Burtch

4. En tant qu’historien principal de l’exposition Jeux de guerre, qu’espérez-vous que le public retiendra et expérimentera?

J’espère qu’il comprendra que la guerre n’est pas un jeu. Il s’agit d’une expérience terrifiante, qui façonne notre politique et notre mémoire publique et privée, mais aussi notre culture, et ce, de façon indéniable. J’espère qu’il verra comment les gens ont étudié la guerre à travers les jeux, aussi bien les échecs que les exercices sur table ou les jeux vidéos. Et même si le ludisme fait parfois partie de l’entrainement militaire officiel, j’espère que le public reconnaitra également l’influence de la guerre sur les jeux auxquels on joue.

5. Au cours de votre carrière au Musée canadien de la guerre, est-ce que des expériences ou des évènements particuliers ont influencé votre opinion sur l’étude de l’histoire militaire?

Ce sont les échanges avec les ex-militaires, le personnel militaire en service et leurs familles qui ont le plus influencé ma compréhension de l’histoire militaire. En tant qu’historien du Musée responsable de la période post-1945, j’ai la chance de pouvoir communiquer avec des personnes encore en vie. À mesure que les anciennes générations de militaires disparaissent, il est plus important que jamais de recueillir et de raconter leurs récits.

6. Quel a été le moment le plus important de votre carrière?

Sur le plan professionnel, l’un des moments les plus importants pour moi s’est déroulé alors que j’étais encore étudiant. J’ai eu la chance de visiter un champ de bataille en compagnie d’un historien du Musée de la guerre et d’apprendre les détails historiques et géographiques de quelques-unes des plus grandes batailles du Canada. La photographie et les textes ne rendent pas justice à certains de ces champs de bataille et panoramas.

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